Berlin

Publié le par Ugo

Cette nuit à Berlin-Schönefeld, j'ai traîné ma couverture de survie entre les bancs qui entourent l'aéroport. Mais un banc en marbre la nuit, même dans le Sud, même l'été, c'est froid. J'aime ce vagabondage.

Les passants/passagers détournent le regard à mon approche et personne ne m'adresse la parole. Vers 3 heures du matin, je me réveille grelottant. La face dorée de la couverture se mettait peut-être vers l'extérieur, tout bien pensé.

Il y a encore de la lumière dans l'aéroport. Pourtant, il n'y a plus d'avions depuis plusieurs heures. Wha, les portes sont mêmes ouvertes. Parfait, je peux être un peu au chaud avant de retourner me coucher.

Ah ben bravo Ugo. Ca valait bien le coup de jouer au baroudeur. Là, sur les chaises, par terre, une bonne trentaine de jeunes squattent l'aéroport. Je range la couverture de survie en faisant attention à ne pas réveiller tout le monde. Sacoche en oreiller, et je m'installe au chaud.

Autour de 5 heures, trois chaises d'aéroport consécutives se libèrent. Génial, un vrai lit. J'y vais, et j'y termine ma nuit. A 7 heures, un voyageur bien propre sur lui projète de s'approprier un morceau d'une des trois chaises. Il y pose une cuisse, puis deux. Je le pousse (genre inconsciemment) des pieds. Il me donne un coup de fesse. Salaud. La lutte a raison de mon sommeil. Je me lève.

Mon avion pour ma maison est à 11h. En 4 heures, je peux prendre des verres d'eau et du sucre de café aux différents bars en relisant mon bouquin (*).



Ces vacances étaient vachement bien, originales, expérimentales et tout et tout... Mais elles restent des vacances. Elles sont là, passagères. Il faut l'admettre : aussi bien qu'un kilo de plomb est aussi lourd qu'un kilo de plumes, un mois de vacances est aussi long qu'un mois de travail.

Cette nuit, j'ai pris la même photo qu'aller. Le jour et la nuit sont trompeurs, j'étais au même endroit. A peu près au même endroit.


Berlin, il y a 2 ans

Berlin, il y a 2 ans, 1 mois et 1 jour

En retournant vers Malmö, puis Berlin, je me rends compte que seul mon regard change. Les lieux sont les mêmes et on finit par y revenir. Les voir inchangés.

Par cet aéroport, je vais retourner là d'où je viens. Précisément.

J'aurais pu faire le tour de l'Europe entière. Le tour du monde, même trois fois, je me serais quand même retrouvé aux mêmes endroits. Aller si loin, faire une très grande boucle et au final se retrouver dans le même lit. Bien visé.

Un jeu de précision pas tout à fait naturel.

Peut-on y échapper ?
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